Le voisin qui fait la noumba jusqu’à pas d’heure en plein été, les fenêtres ouvertes pour que tout le monde en profite, l’enfant de l’appartement d’à côté qui a invité ses copains et copines du CM2 pour faire un goûter d’anniversaire fort bruyant en l’occurrence, tout le monde connaît ces petits soucis de voisinage.
Mais à Grignols, charmant petit village de campagne situé non loin de Périgueux, ce sont les grenouilles qui dérangent, au point que les voisins ont obtenu de faire reboucher la mare.
Coâ me direz-vous !
Faire taire les grenouilles, les grillons, les vaches ?
Annie et Michel Pecheras habitent en Dordogne, à la campagne, dans un village nommé Grignols. Ce couple de retraités a été condamné le jeudi 2 juin 2016 par la Cour d’appel de Bordeaux à reboucher leur mare d’ici à quatre mois.
La raison ? Le coassement des grenouilles à la saison des amours gênent les habitants de la maison mitoyenne qui ont donc porté l’affaire devant la justice. Un huissier est même venu constater le vacarme de la vingtaine ou trentaine de batraciens qui atteint 63 décibels, à en croire le chiffre fourni par cet homme de loi.
Et comme ce chiffre ne vous dit probablement rien du tout, à titre de comparaison, le bruissement des feuilles d’un arbre quand il y a du vent peut atteindre 30, voire 40 décibels. Quant à 63 décibels, c’est le bruit d’une lave-linge.
Une pétition pour que les grenouilles continuent de croasser
Les voisins, qui ont commencé à se plaindre dès 2012, assurent que le bruit est insoutenable. Sans jamais accepter de rencontrer les époux Pecheras pour trouver une solution amiable, les plaignants ont tout d’abord remis en cause l’existence même de la mare. Toutefois, elle est totalement légale car enregistrée sur le cadastre.
L’affaire a ensuite été portée devant le tribunal de grande instance par les gentils voisins avec pour résultat, la condamnation évoquée ci-dessus.
Une aberration quand on sait que les grenouilles sont des espèces protégées et qu’il est strictement interdit de détruire leur habitat.
Michel Pecheras avance même l’argument que cette mare de 300 m² est la seule réserve d’eau disponible aux environs pour les pompiers en cas d’incendie.
Et puis, vivre à la campagne, c’est accepter les bruits de la nature, celui des vaches, des oiseaux ou encore des grillons. Alors, pour éviter que ce ne soit celui des blaireaux qui prenne le dessus sur les autres chants de la nature, une pétition a été lancée pour soutenir les Pecheras qui envisagent désormais de saisir la Cour de cassation.
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